« Le Mardi à Monoprix est une création originale, courageuse et forte. Originale par sa forme, un monologue à deux avec un interprète homme et une interprète femme, l’un entendant, l’autre sourde, un monologue dialogué bilingue français/langue des signes. Courageuse par son sujet, la transsexualité, non pas dans ce qu’elle a de curieux et de médiatique, mais dans ce qu’elle implique au quotidien avec les êtres proches, ce qu’elle déclenche chez les autres, ce qu’elle révèle des limites de nos bienveillances. Forte parce que parfaitement réussie dans la fusion du fond et de la forme, les rapports de ce père avec sa fille qu’il ne peut accepter que comme le garçon qu’elle n’est plus, ont tout du jeu de surdité et de signes, de dédoublement, d’engagement du corps. Ce qui aurait pu être un exercice de style nous place au cœur d’une subtile émotion, d’un ressenti compassionnel et douloureux, un petit chef d’œuvre de théâtre visuel et parlé, on se sent très proche de Marie-Pierre et de son père, de leurs solitudes respectives, du poids irréductible des conventions sociales. »
Philippe Mourat – Maison des Métallos (Paris)